Dbloc notes

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Bashung, Alain concert de l'Armada de Rouen 5 Juillet 2008

Alain Bashung

concert de l'armada de Rouen

5 juillet 2008

 

De la première partie qui précédait Bashung, je dirais peu de choses, sinon que l'association de leur jeu, un batteur bûcheron, un bassiste imitant très bien la poule qui vient de pondre en agitant sa tête d'avant en arrière quand il maltraite presque en rythme sa guitare, et le chanteur qui pousse des hurlements et génère des sons distordus en utilisant un instrument dont j'ignore même le nom, que dire de plus bien que dans les 3 premiers rangs et hors du champ des enceintes prévues pour la distance, j'ai passé le concert les doigts dans les oreilles tant le son était agressif et trop fort à quand les contrôles avec des sonomètres, c'est bien beau de nous protéger d'un tas de truc mais faudra un jour penser à nos oreilles encore que si des mesures étaient prises il faudrait carrément clouer le bec à ces braillards et leur piquer leurs instruments, n'ayant pas grand-chose à dire ils le crient.  Radiosofa, c'est leur nom, si vous avez des voisins gênants, invitez les à répéter dans votre jardin.

 

Les bruiteurs dégagent le plateau, les charly et lulu qui font les animateurs de ce plateau de l'armada viennent faire l'ambiance, et se ramassent un bide, on est venu pour Bashung, pas pour « faire du bruit » pour le président du conseil général ou je ne sais quel sponsor.

 

Les musiciens arrivent - Yann Péchin (guitares), Bobby Jocky (basse), Arnaud Dieterlen (batterie) et Jean-François Assy (violoncelle), guitariste, bassiste, batteur et violoncelliste (quelle belle idée), une formation ramassée qui laissera toute sa place au texte, pas de fioritures, l'essentiel, joliment mis en valeur par l'accord, voir le duo, voix de Bashung et violoncelle.

Costard noire et chemise blanche, lunettes fumées, un look très Bogart, un détective sorti d'un film noir, Bashung fait son entrée guitare noire en bandoulière, bref salut et entame « comme un légo », et là ça tape fort d'entrée.

Voyez-vous tous ces humains?

Danser ensemble à se donner la main

S'embrasser dans le noir à cheveux blonds

A ne pas voir demain comme ils seront

 

Car si la terre est ronde

Et qu'ils s'y agrippent

Au delà c'est le vide

Assis devant le restant d'une portion de frites

Noir sidéral et quelques plats d'amibes

 

Les capitales sont toutes les mêmes devenues

Aux facettes d'un même miroir

Vêtues d'acier, vêtues de noir

Comme un lego mais sans mémoire

Comme un lego mais sans mémoire

Comme un lego mais sans mémoire

 

Salut rapide, mais devant une telle foule, l'émotion est palpable. « Je t'ai manqué» « oui » crient plusieurs fans

 Si l'on suivait les voies ferroviaires
Qui aurait le pied marin ?
Si l'on sifflait les fonds de théière
Ou si l'on ne sifflait plus !
Qui serait l'adversaire
?

Et on enchaîne sur Hier à Sousse, le décor est planté, la set list fera la part belle au nouvel album et à « fantaisie militaire » l'assemblage de mots à la Baudelaire de ce digne héritier de Gainsbourg, appuyé sur son tabouret siège, son plateau de "ruine-babines" (harmonica en quebecois) devant lui, un côté bluesman…  les chansons se suivent, Bashung parle peu, ce qu'il a à dire, il le chante, «volontaire »

Réalité, réalités, punition exemplaire

Si c'est pour jouer les fugitifs, moi j'suis volontaire

Volontaire!

Volontaire, le bonhomme se débarrasse du tabouret, un backliner  se charge de la guitare, des gestes qui le font un peu grimacer, les problèmes de santé qu'il a décidé de traiter par la musicothérapie se font sentir, mais il a décidé de passer outre et empoigne le micro façon rocker, le tabouret peut aller faire un tour en coulisses.

Suivront "Vénus", l'irréelle, "Sam Hall" et deux sommets à la suite, « La nuit je mens » et « je tuerai la pianiste »

Je tuerai la pianiste

Afin que l'on sache

Que la vie d'artiste

N'est pas rose, n'est pas sans tache

Comme un navire qui tangue

Qui rend ses attaches

Je tuerai la pianiste

Afin que l'on sache

Que quelque chose existe

En dehors de ça….

 

Je suis un indien

Je suis un apache

Auquel on a fait croire

Que la douleur se cache

Je suis un apache

Je suis un indien

Auquel on a fait croire

Que la montagne est loin

 

Les textes prennent un sacré relief, la voix est plus ronde, plus question d'aller jusqu'à l'éraillement, les chansons se suivent le public tantôt suspendu dans un silence impressionnant tantôt enthousiaste, suit ; Bashung présente "Happe" en deux mots  et se lance, chair de poule, la foule se tait, le silence palpite

Peu à peu tout me happe

Je me dérobe je me détache

Sans laisser d'auréole

Les cymbales les symboles

Collent

On se rappelle

On se racole

Peu à peu tout me happe

Les mots résonnent et nous assomment un peu, les yeux brillent.

 

Heureusement ils nous ramasse avec « j'passe pour une caravane » « résident de la république » « Osez Joséphine » « fantaisie militaire » entre autres.

Elégant et économe de ses gestes, de ses mains pâles, il sculpte ses mélodies dans les fumigènes colorés de bleus ou de mauve pendant un « madame rêve » tout en sensualité, il faut son élégance et sa classe pour passer ce texte que certains rendraient vulgaire en le chuchotant.  Bashung est là vibrant, heureux; malgré les lunettes fumées, on voit ses yeux qui brillent en parcourant la foule, « sur un trapèze »

 Peut-être que la nuit le monde fait la trêve

Et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève

On dirait qu'on sait lire sur les lèvres

Et que l'on tient tous les deux sur un trapèze  

 

Départ, le public, fait une ovation, Bashung revient et nous offrira entre autres »Vertige de l'amour »  que le public reprend avec lui, « Malaxe »

Entre tes doigts l'argile prend forme

L'homme de demain sera hors norme

Un peu de glaise avant la fournaise

Qui me durcira

 

Je n'étais q'une ébauche au pied de la falaise

Un extrait de roche sous l'éboulis

Dans ma cité lacustre à broyer des fadaises

 

Malaxe

Le cœur de l'automate

Malaxe

Malaxe les omoplates

Malaxe le thorax

 

Bashung salue, remercie mains jointes sous les applaudissements la voix et les mains trahissent l'émotion et le plaisir, un au revoir de la main  puis s'en va vers les coulisses bras en l'air pour dire au revoir ou pour se dire «je l'ai fait, j'ai gagné ce set »,  se retournant pour saluer son public qui lui fait un triomphe, reste l'image de cet homme élégant habité et heureux de puiser des forces dans ce public mélangé entre fans amateurs et curieux rassemblé dans un spectacle gratuit. Le public est un ogre disait Nougaro entre 2 rappels, avant de retourner sur scène pour reprendre une énième chanson.

Pas facile de repartir, on voudrait que ça continue, le feu d'artifice paraît un peu fade après les émotions.

 

 

 la set list dans l'ordre

Comme un Lego

Je T'ai Manqué

Hier à Sousse

Volontaire

Mes Prisons

Vénus

Samuel Hall

Sur un Trapèze

Je Tuerai la Pianiste

La Nuit Je Mens

Légère Eclaircie

A Perte de Vue

Happe

Résidents de la République

Blowin' in the Wind (extrait)

Osez Joséphine

Elvire

Fantaisie Militaire

------------

Madame Rêve

Vertige de l'Amour

Malaxe

 

 


Découvrez Bashung!

pour grands malades, une page fantôme avec 3 extraits vidéo, un montage de 318 photos, et sans doute les francos en fond sonore.

et par ici les réactions media

 

2 sites amateurs superbes sur l'artiste   BASHUNG

                                                          BASHUNG selon moi



13/07/2008
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