pour faire plaisir à une participante d'un forum qui me demandait de faire un post sur le dernier Bashung, Bleu pétrole, je me suis exécuté; mais j'ai fait trop long pour un forum, je range le blabla dans un lien planqué, c'est mon côté artiste avec mes ghost tracks (comment qu'il se la pète), et tant pis s'il est découvert, en principe j'aime pas trop les analyses des autres, j'aime bien me faire la mienne.
pour discuter de Bashung et des autres, de tout et de n'importe quoi, je suis plutôt par là
BLEU PETROLE
Bleu pétrole est un album majeur dans l'œuvre de Bashung, oh la phrase à la con et le poncif, c'est peut être pas le meilleur (ça a un sens le meilleur d'un type de sa catégorie ?) mais il était indispensable, pour moi.
Bah, oui, c'est grâce à cet album que j'ai eu envie de reprendre rendez-vous en live avec lui (on avait eu un rendez-vous raté), les précédentes tournées on s'était manqués, je ne le visais pas, pourtant. A chaque fois que sortait un live, je me disais "merde t'aurais du y aller » et puis par exemple la tournée des grands espaces j'ai failli, les dates ne collaient pas vraiment et j'ai fait la bêtise d'écouter le dernier album de l'époque « l'imprudence », un album introspectif et noir, dur à apprivoiser, (j'y arrive seulement maintenant) du coup, j'avais remis le rendez-vous, en regrettant aussitôt en écoutant le live, et en m'arrachant les cheveux en voyant le DVD.
Bleu pétrole est peut être le contraire ou le reflet inversé du "l'imprudence", l'autre côté du miroir, autant le second était tout en introspection, sombre et hermétique pour les textes sur des musiques minimales ou loin de l'écoute facile déclamé ou psalmodié plus que chanté, autant Bleu pétrole est tourné vers l'extérieur et d'un abord aisé pour les textes (au point que certains paraissent faciles au premier abord) et musicalement un mélange de pop folk légèrement rock très abordables au point de paraître lisse. Mais là, on arrive au mystère Bashung, l'Imprudence est d'un abord difficile mais avec un certain charme une fois découvert et accepté le postulat de départ (un côté album concept), Bleu Pétrole lui, vous prend facilement par l'oreille, et sous son apparente simplicité l'assemblage de mots et d'images vos envahit peu à peu.
Je t'ai manqué en ouverture, non c'est pas un message perso sinon il aurait écrit on s'est manqués, juste une façon de clin d'œil pour ouvrir un album après 6 ans de silence (hormis les sorties de live et les participations à des albums hommages ou duos comme pour Ferré, Ferrer ou avec Hardy)
Le morceau de l'album, Comme un légo par exemple, longue à souhait (près de 9 minutes, si vous l'entendez en radio ou en télé, faites moi signe),
Voyez-vous ces êtres vivants?
Voyez-vous ces êtres vivants?
Quelqu'un a inventé ce jeu
Terrible, cruel, captivant
Les maisons, les lacs, les continents
Comme un lego avec du vent
De la répétition musicale et des mots à des variations légères, on se sent planer et regarder notre bonne vieille planète et les gugus qui s'agitent dans tous les sens
Voyez-vous tous ces humains?
Danser ensemble à se donner la main
S'embrasser dans le noir à cheveux blonds
A ne pas voir demain comme ils seront
Car si la terre est ronde
Et qu'ils s'y agrippent
Au delà c'est le vide
Elle ouvre le spectacle, et plonge tout de suite le spectateur dans l'univers poético onirique de Bashung, un foisonnement dans la lignée des grands Gainsbourg, Baudelaire, Rimbaud, des associations sonores et de sémantiques qui décollent de la banalité des mots, oh là je sens qu'on va me reprocher de charger la mule, alors lisez Vénus
On peut ne pas aimer le style, être réfractaire aux images, faut bien reconnaître que c'est un peu plus original qu'amour toujours et bateau sur l'eau, le genre de texte dont on devine des sens différents selon les lectures
Là un dard venimeux
Là un socle trompeur
Plus loin
Une souche à demi trempée
dans un liquide saumâtre
Plein de décoctions
D'acide...
Qui vous rongerait les os et puis
L'inévitable
Clairière amie
Vaste, accueillante
Les fruits à portée de main
Et les délices divers
Dissimulés dans les entrailles d'une canopée
Plus haut que les nues...
Elle est née des caprices
Elle est ' née des caprices
Pommes d'or, pêches de diamant
Pommes d'or, pêches de diamant
Des cerises qui rosissaient ou grossissaient
Lorsque deux doigts s'en emparaient
Et leurs feuilles enveloppantes
La pluie et la rosée
La pluie et la rosée
Toutes ces choses avec lesquelles il était bon d'aller
Guidé par une étoile
Peut-être celle-là
Première à éclairer la nuit
Première à éclairer la nuit
Première à éclairer la nuit
Vénus
Vénus
Vénus
Là un dard venimeux
Là un socle trompeur
Plus loin
Une souche à demi trempée
dans un liquide saumâtre
Et d' acide...
Probablement qui vous rongerait les os
Et puis
Les fruits à portée de main
Et les délices divers
Dissimulés dans les entrailles
d'une canopée
Elle est née des caprices
Elle est née des caprices
Pommes d'or, pêches de diamant
Pommes d'or, pêches de diamant
Et ces cerises qui grossissaient lorsque
La pluie, et la rosée
Toutes ces choses
Guidées par une étoile
Guidées par une étoile
Première à éclairer la nuit
Vénus
Vénus
Vénus
Vénus
……. Le tout sur un rideau de cordes grattées lancinantes obsédantes et avec une voix d'un timbre si particulier, distante et si proche.
Bashung s'est entouré pour cet album de Gérard Manset, dont il reprend et comment ! « il voyage en solitaire", Gaëtan Roussel, chanteur du groupe Louise Attaque et Arman Mélies et Joseph d'Anvers, un savant mélange de jeunes talents un peu noirs ou lumineux qu'il avait invité plus tôt dans des cartes blanches et du vieux crabe Manset talentueux souvent parfois complètement hermétique et minimaliste, mais comme Bashung sait ce qu'il veut, il s'approprie, trie jette et mets en forme, jusqu'aux reprises de Manset ou de Suzanne version Allwright de Cohen. Un tour d'horizon dans les textes, la vie à deux, la politique aussi (pas à la façon cucul et lourdingue des icônes de chanteur qui rêvent qu'ils pensent), par petites touches, avec son pétrole rose qui a des reflets de bleu dans son résident de la république, l'animal a des doutes
J'ai des doutes sur le changement d'heure en été
J'ai des doutes sur qui coule les bateaux,
qui jette les pavés
Des réserves quant à la question d'angle
pour le canapé
J'ai des doutes sur la notion de longévité
Sur la remise à flot de la crème renversée
J'ai des doutes
Est-ce que vous en avez?
la vie d'artiste Je tuerai la pianiste
Afin que l'on sache
Que la vie d'artiste
N'est pas rose, n'est pas sans tache
Comme un navire qui tangue
Qui rend ses attaches
Je tuerai la pianiste
Afin que l'on sache
Que quelque chose existe
En dehors de ça
…
Et pourtant, il suffit d'avoir fait un de ses derniers concerts pour comprendre que sous son air distant et impassible, l'accueil du public le touche encore plus qu'avant.Bleu pétrole est un album magnétique comme souvent chez Bashung, on est aimanté éjecté, en spectacle en revanche, j'ai l'impression au vu des spectacles gratuits que le public adhère tout de suite.
Je vais pas disserter des lignes sur un album, ma vision n'est pas LA vision, j'avais horreur des explications de poèmes quand j'étais au lycée, je trouvais ça aussi sexy que la dissection de Claudia Shiffer, enfin j'imagine…
Bashung a est un gemmologue-lapidaire de la chanson, il sait dénicher les pierres fines ou précieuses et en plus il a le chic pour les polir et les tailler à plusieurs facettes, du coup on peut les écouter plusieurs fois pour voir des éclats différents en fonction de l'heure ou de la lumière de son propre cadran.
mes photos préférées de concert, un mélange en évolution
en écoute sur deezer
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