Dbloc notes

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Michel Jonasz Trio, Guillaume Poncelet, Stéphane Edouard, à l'Archéo jazz Festival de Blainville Crevon 1er Juillet 2010

       Festival Archéo Jazz, ça fait un moment que je n’ai pas mis les pieds du côté des ruines de ce foutu château de Blainville Crevon, le jazz et moi, on s’est un peu perdu d’oreilles, de pulsations. Lui il est parti vers des trucs de musiciens, des performances techniques qui ne m’émeuvent pas et ont tendance à me fatiguer quand la mélodie s’évanouit derrière les numéros de bravoure, et puis moi qui supporte moins les longs solos de batterie ou de trompette ou de sax qu’on triture à la limite de la fausse note, mes tympans ont du vieillir et ne supportent plus les agressions.

Spectacle Jonasz complet près de 15 jours avant (on aurait pu faire 2 soirs me dira un des organisateurs), donc départ de bonne heure, arrivé avant 19Heures pour un spectacle commençant à 21H, ça devrait le faire, non ! il y a déjà du monde, et il faut savoir que ce festival ne vivant pas de grosses subventions, les partenaires disposent de places réservées dans les premiers rangs, plus du tiers de la salle est donc bloqué. Spectacle sous chapiteau et syndrome furiani, on a droit qu’à des chaises posées à plat et même pas en décalé, je plains mes voisines de derrière, elles ont du être bien déçues quand je suis revenu bredouille de ma quête aux places plus devant. Heureusement, il y a 2 écrans sur les côtés avec gros plan vidéo sur artiste et musiciens.

 

            Présentation une des têtes du festival qui doit être fan de Bénabar présente la soirée et le premier groupe, chemise blanche et pull rouge sur les épaules, faut le faire, il fait dans les 30° sous le chapiteau, j'espère qu'il a eu ses glaces …

 

 

 

 

 

     Première partie  Jean Michel Charbonnel, et son quatuor, Benoit Sourrisse au piano, à chaque morceau j’espère que je vais raccrocher au jazz, mais c’est un truc de spécialistes, avec des morceaux qui frisent les 10 minutes, des mélodies évanescentes qui disparaissent derrière les acrobatie digitales et buccales (je parle toujours de musique) des interprètes parfois auteur, puisque plusieurs morceaux sont de Charbonnel himself. Sa femme vient faire un numéro vocal, j’espère, en vain, j’ai fait la route avec un « Cheek to cheek » qui aurait fait merveille à mes oreilles, mais on est dans des trucs un peu expérimentaux façon Sonny Rollins et autres, au  mieux j'accroche sur les 12 premières mesures, le temps d'exposer le thème et pfouit, la magie s'évanouit au profit de la virtuosité. Bref, je suis content quand c’est fini. Pas mal de spectateurs non spécialistes aussi, des jazzeux ont l’air de Gros minet quand il croit avoir becqueté Titi, ils se sont régalés avec ces acrobaties.

 

 


 

 

            Petites notes au clavier, rythmique discrète, l’ambiance s’installe lentement, car si le présentateur est venu nous dire le bien qu’il pensait de Michel Jonasz, Ils n’ont pas pris la peine avant de diffuser un appel aux festivaliers partis se remplir la panse ou se vider la vessie, résultats certains,  qui faisaient sans doute les deux sont en retard, surtout dans les premiers rangs bien sûr, un petit groupe ne s’asseyant qu’après récriminations des gens derrière, ils avaient entrepris de manger leurs frites debout, sans doute pour pas tacher les habits du dimanche.  Michel s’approche « on laissait des traces derrière nous… »  ça doit être pour éviter ça que la dame à robe blanche reste debout puis fait lever la moitié de sa rangée pour regagner sa place PENDANT la chanson, il y a donc des VIP (moi je dis vieilles pies) mal élevées.

 Présentation des musiciens et c’est parti pour le bistrot du coin, Le Lafontaine où viennent mourir nos rêves de départ comme un rafiot sans moteur, chargé de voyages potentiels qui pourrit sur un chantier naval  au fond d’un aber. On  pourrait se laisser dériver dans la mélancolie poisseuse, mais hop, tout le monde sur ses pieds pour compatir en rythme au calvaire de la terre et du père qui ont sur le dos ces hommes qui chantent

On a mangé des tonnes de viande

Picolé des tonnes de tonneaux…

Tous ces brigands aveugles et sourds faiseurs d’histoires princes et bergères

ce sont nos enfants j’te rappelle

Moi c’est les gambettes qui m’démangent disait le père

Dansons et oublie ta sale migraine

 

          La nostalgie n’est plus ce qu’elle était ma bonne Simone, et hop un Boléro, avec la trompette de Guillaume Poncelet, même si je savais danser, je m’arrêterais pour l’écouter…

 

            Un petit passage par la menuiserie de Rambervillers et tout le monde grimpe dans les Wagonnets, le public tape des mains et chante, un peu différent comme ambiance du public des salles des banlieues privilégiées, et plus vivant que le casino du DVD. Il m’arrive de souhaiter avoir un DVD pas parfait techniquement mais capté dans des concerts comme celui-ci, pour essayer d’attraper la ferveur et l’émotion qui se dégagent de ces rencontres artiste public..

 

Entrée de Vincent Caudron, au-delà de la blague, il fera le bonheur du public et d’un journaliste local, voir article, mais il n’a toujours pas brûlé sa guitare, tant mieux pour la suite de la tournée qui ne cesse de prendre des dates, y aurait plus que quelqu’un qui pleure.

Les spectateurs ont bien fait de se chauffer un peu car les voilà mis à contribution pour les Bancs publics, on sent bien la différence entre une salle de 700 personnes un peu coincées qui marmonnent plus qu’ils ne chantent, et 2000 personnes qui s’y collent dans la joie et la bonne humeur.

Pendant que les gosiers sont chauds, on se fait une vieille nostalgie avec les vacances au bord de la mer, quelques rangées terminent en mimant la mer, sur les écrans les gros plans montrent un regard qui pétille d’émotion face à un public ravi au sens strict du terme.   

Puisqu’on est au bord  de la mer, paire de palmes déboule, je vois bien que chez des voisins aux cheveux poivre et sel les « petites voitures en plastique/ Celles que la peinture s'en va pas. » évoquent des DS en plastique au toit noir, j’en ai eu une bleu-vert, sans portes qui s’ouvrent, sans vitre et sans aménagement intérieur, je rêvais de la DS présidentielle de mon cousin avec suspension, drapeau bleu blanc rouge,  chauffeur et même général de gaulle dépassant du toit. On se ramollirait dans la nostalgie et les souvenirs comme dans les sièges arrières de la DS, pas de vieux style aujourd’hui, Stéphane Edouard et Guillaume Poncelet se lancent dans leur petit duel amical, les jazzeux ET le public apprécient, la mélodie restant présente.

 


 

Puis, les choristes font leur entrée, Eric Filet et Jean Marc Reyno, et paf !  Lucille et son cœur de béton saute à pieds joints dans la salle accompagnée du public qui reprend au moins les refrains.  Minuit sonne, pas loin d’ailleurs en vrai, la lune ne passe pas sous le chapiteau mais elle sera encore là quand on sortira , chorégraphie et punch vocal, la machine est lancée, comme une locomotive en fer, une pacific 231,  les choristes soutiennent, appuient le soldat Jonasz qui saute de tranchée en tranchée, et nous embarque d’abord dans une bossa à faire danser les culs de jatte, Stéphane Edouard s’en donne à cœur joie, puis un hoochie coochie man sans doute le meilleur entendu sur cette tournée et peut être même le meilleur,  pour finir avec un joueurs de blues enflammé, public debout, 2000 personnes chantant et tapant dans les mains. Et là, comme le chahuteur de fond de classe qui en rajoute quand les autres se marrent, l’élève Jonasz s’envole jusqu’au saut final…

 


 

Un retour avec les fourmis rouges, la mélancolie douce du vibrato du mélodica,

Est-ce que quelque chose a changé ?

Couchons-nous sur les fourmis rouges

Pour voir si l'amour est resté

 

 

       Bah tiens, l’amour du public en tout cas, c’est certain, l’amour de l’artiste pour ces moments incomparables que donne le spectacle vivant, ça ne fait aucun doute, suffit de voir ses yeux quand il se retourne vers la salle qui chante ou après la dernière note d’une chanson.

On en voudrait plus, on en voudrait encore, certains voudraient la boite de jazz, d’autres unis vers l’uni, ou Big boss moi j’aurai envie d’une Guigui avec un peu de trompette et le piano de Guillaume poncelet qui sait si bien détacher 3 ou 4 petites notes façon boite à musique pour sonner la fin des vacances.

 

Voilà, 15 ème concert de la tournée, je suis pas fatigué, je suis pas lassé, j’y ai mes repères, je sens les échanges de regards entre musiciens, entre musiciens et régie, je sens à la voix si l’artiste est détendu, et là il avait une pêche d’enfer, je ne sais si c’est l’effet du nombre de spectateurs ou leur chaleur participative, mais,  et je n’étais pas le seul, je l’ai trouvé particulièrement pêchu sur des je voulais te dire que je t’attends ou super nana, la voix généreuse, pleine d’harmoniques et de graves, je l’ai trouvé plus Jonasz que jamais, mélancolique et drôle, proche du public et toujours une légère auto dérision, la marque de fabrique maison, savoir être grave en restant léger, le calendrier se remplit et j’ai déjà un concert calé pour l’automne, ça finit jamais….   

 

 

LA PRESSE EN LIEN A CLIQUER POUR LIRE

 

 

 

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Je vous conseille la lecture du second, le compte rendu et le passage sur Vincent Caudron.



06/07/2010
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