Dbloc notes

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M'Bappé Etienne

MISIYA



La musique est un cri


qui vient de l'intérieur, de n'importe quel pays de n'importe quelle couleur..." (Je sais, c'est pas d'Etienne, alors si vous détestez le "hors-sujet" passez votre chemin, la suite c'est pareil) en tout cas ça colle exactement avec ce dont je veux vous parler, "MISIYA" l'album d'Etienne M'Bappé .
Misiya, un cri en douala.



Oui ou non,


bip bip bip, comme le signal du spoutnik tournant autour de la terre, la basse (of course) Etienne chante Ee to kem, suave et cool puis punchy, il parle d'amour notre aristochat, il ronronne et il fait le gros do majeur.


Misiya -


un cri, "2éme titre éponyme de cet album", comme disent les présentateurs de télé qui viennent de découvrir un nouveau mot, c'est doux comme un verre rafraîchissant un soir de chaleur sur la terrasse, un cri, des cris mais pas de rage, un mélange de joie et de tristesse et d'espoir.


Cameroun o muléna


mélopée douce un peu nostalgique des gens qui sont loin de leur pays, ou plutôt du pays auquel on appartient pour la vie, le pays de l'enfance. C'est beau à entendre, puis quand on lit, on se dit qu'un jour peut être, Cameroun ô muléna sera pour Yaoundé la même chose que le "ô moun pays ô Toulouse" pour la ville rose. Moi si j'étais président (non c'est pas une référence) je choisirai un truc comme ça comme hymne, plutôt que des « dieu sauve la reine » ou « formez vos bataillons » etc...


Miso ma munami


chant d'un père à son fils qui grandit, laissez vous porter par le groove, balancer avec la musique des mots, lisez la version originale pour le plaisir de découvrir une langue inconnue (c'est déjà un voyage), puis plongez vous dans la version française, vous comprendrez qu'Etienne nous envoie un premier album qui est aussi un album de maturité


ouvrez les yeux -



Je ne vais pas vous faire la chronique de tout , il faut vous laisser le soin de tout explorer, en tout cas Etienne nous envoie 14 cartes postales chaudes et colorées, rythmées. Attention, c'est pas de "l'africanerie" pour groto en mal d'exotisme échappé de son club méd, plutôt la vision d'un gamin du Cameroun qui a parcouru le monde, qui a rencontré le violon arabe, le steel band, le sax à l'américaine, le violon qui lockwoodise, la guitare qui s'andalouse... tout cela absorbé et restitué à sa sauce comme on sait si bien le faire en Afrique, comme l'arbre qui vit grâce à ses racines et qui fleurit sa tête, Etienne le flamboyant nous enchante oreilles et les yeux, Tele miso! et lisez les paroles après avoir goûté à la musique des mots vous en apprécierez le sens.

World Musiciens -

Le bassiste aux mains gantés de noir n'est pas tout seul, il sait s'entourer : Roger Biwandu à la batterie, Gérard Carocci aux percussions, Coco M'Bassi pour les choeurs et un certain Fortin aux claviers (c'est un nom qui me dit quelque chose.. Entre 3 magasins de Rouen le disque se balade du rayon Afrique au rayon pop Afrique en passant par jazz fusion, normal, inclassable, si le terme de world music n'était pas utilisé régulièrement pour nous vendre de l'easy listening à tendance exotique, c'est sûrement le mot qui conviendrait, la musique du monde entendue d'un satellite.
Sacré Cameroun, après nous avoir offert un tennisman français de premier ordre voilà qu'on se retrouve avec un musicien français hors pair, tant mieux si comme le chante Zazie "ça fait de la peine à Jean Marie »; maintenant, il serait peut être temps qu'on voit des afro-français (pour franciser l'expression US) ailleurs que sur les terrains de sport ou les scènes de spectacle, au journal de 20h, ou à la tête d'une émission de variétés ou de jeux si vous voulez, non? les portes et les barrières sont fermées? Malinga ma loba.

CONCERT à ISSY les Moulineaux

World music airlines

Si le terme de world music n'était pas galvaudé par des journalistes sans idées et en mal d'étiquette et par des musiciens qui pensent qu'un peu de djembé ou de cuica par ci par là suffit pour cacher une musique médiocre comme un cuistot planque le poisson pas frais sous une sauce prétentieuse, je dirai qu'Etienne fait de la world music (si c'est pas de la prétérition, je ne m'y connais pas, je vais bientôt pouvoir faire ministre de l'intérieur ou des finances à ce train là).      
Vendredi 7 Octobre, les astres avaient décidé que je voyagerai en musique, si j'étais resté chez moi "les yeux noirs" m'attendait à 5minutes à pieds de chez moi, vous connaissez pas? un truc tzigane et c'était une soirée cabaret... Ce soir là j'étais à l'aéroport d'Issy les Moulineaux, l'auditorium du conservatoire,  en attendant le capitaine, j'ai retrouvé un voyageur de connaissance qui m'avait déjà embarqué dans une destination bleu. Noir, lumières scène, Etienne fait son entrée avec sa guitare, franchit les quelques mètres qui le sépare des coulisses d'un pas décidé et fonce raccorder sa basse, ça m'a rappelé Nougaro il y a des années, quand il se précipitait sur le micro sans ramasser les bravos, vite, gagner le rond de lumière magique pour que le spectacle commence, comme pour empêcher une espèce de boule  ou de poignée de sable de monter dans la gorge ou de sentir vos doigts gagnés par une paralysie rampante, j'aurais dû en parler avec mon voisin.
je ne vais pas vous faire la play list, Etienne nous a donné un mélange de composition de l'album et d'autres titres. Bien sûr, Misiya (comme l'album éponyme*, je vais aussi faire animateur TV ils adorent ce mot en ce moment) Ee to kem pour le punch, Etienne balance des rafales de notes et surtout Ewoudou, la seule qui ne soit pas traduite dans le livret et qui entre la voix et la musique balance des flots de tendresse, pas étonnant c'est pour sa maman, suffit de connaitre les mamans en général et africaines en particulier; La plus émouvante pour moi Cameroun o mulena, j'ai déjà dit combien j'aimais ce titre sur l'album, mais en direct, le son est encore plus ample, c'est un peu comme si votre colonne vertébrale devenait le manche de la basse , resssentir physiquement les vibrations  graves de la basse et la voix qui s'élève, la beauté du pays qu'on a quitté, une chanson pour les gens qui sont loin de chez eux...

les musiciens : Roger  "Kemp"Biwandu, maitre du temps et des tempo, JC "mbutu" Maillard grand prêtre des guitares, complices habituels d'Etienne dans le groupe Chic Hot, Hervé "le Kian" Gourdikian sorcier des sax divers et de la flûte (il aurait pu amener aussi une clarinette),  et Cathy Petit choriste; Su la Take version allégée par rapport à l'album mais punchy en diable.

Une soirée qui passa très vite, trop vite, le temps d'un petit bonjour à Etienne pour qu'il signe mon album, accueil sympa et détendu, il fallait déjà rentrer, surtout que je devais refaire en sens inverse les 130 km, juste de quoi réécouter l'album à fond. World Music AIrlines, musique actuelle, française américaine arabe (So lo Yo) et les racines africaines, ça incite à la métaphore arbustive, le baobab emblèmatique ça colle pas trop mastoc, ce serait plutôt le flamboyant, ou mieux quand on lu les paroles et qu'elles vous restent en tête, l'arbre du voyageur, celui qui a le bon goût de stocker de l'eau providence du voyageur qui a soif et qui est graphiquement si joli. Une fois arrivé, j'ai relu les textes des chansons... et je me suis endormi désaltéré.
Les parisiens ont de la chance, toute la fin de semaine ils pourront les réentendre dans un club de jazz, 10 € le tour du monde en 1h30, vous pouvez chercher des charters moins chers...

 

 

CONCERT au Chinatown

 

Lucille et la boite de jazz

Croyez-moi, hier soir, il fallait être manchot et muet pour ne pas applaudir les solos de basse d'Etienne ou du Jim le Guitariste. Oh ! Je vois des moues dubitatives, quoi, après 3 concerts Michel a repris Etienne et Jimmy poitevin a laissé la console son pour se mettre à la guitare ? Non, hier soir, Lucille et moi, nous étions dans une boîte de jazz pour écouter Etienne M'Bappé et Su la Také, son groupe. C'est le deuxième concert auquel j'assiste, et la grande proximité et la chaleur du public aidant c'était une soirée exceptionnelle.

Etienne ayant perdu son guitariste Jean Christophe Maillard au profit de qui vous savez et pour notre plus grand plaisir, il a déniché (c'est le cas de le dire) un guitariste de 20 ans et demi qui décoiffe sec : Jim "petit piment" ; j'en entends qui disent "et demi, c'est plus un nouveau-né, précision inutile", d'accord mais en proportion de l'âge ne pas parler du demi, c'est oublier une année quand on en a 40 ou 1 an et demi quand on en a 60. Une chose est sûre, ses copines de feu de camp doivent connaître autre chose que jeux interdit sur 2 cordes et 3 accords de Santiano. Toujours sous les coups de baguette de Roger "Kemp" Biwandu, et porté par les envolée de sax d'Hervé "le Kian" Gourdikian, captain Etienne, détendu, concentré et rigolard (il fait tout en même temps) a pris la scène un peu après 9h30, une petite pause de 20 minutes et ça repart, le public aidant, on n'a pas vu tourner les aiguilles, le temps de dire bonjour à Etienne et à ses musiciens et on se retrouve un peu parti, pas trop naze à 2h du mat près de la bastille.

Le public mélangé avec pas mal de jeunes participe à fond, si la salle était plus grande ça danserait au premier rang ; un truc m'inquiète cependant, j'avais à côté de moi les mêmes personnes qu'au concert de Michel, est-ce que la police des musiques industrielles m'espionne ? Est-ce que je vais tomber pour mauvais traitement à enfant pour embarquer une gamine jusqu'à des heures pas possibles dans une boîte de jazz ? Non, je vous rassure, c'était 2 habitants de la planète Jonasz, 2 amis dans la musique que le big Boss m'a permis de rencontrer, c'est aussi ça 'effet Jonasz.

Un peu parti et pas trop naze, heureusement car il y a la route à faire pour rentrer, un peu plus de 140 km, le temps de replonger dans la galaxie Jonasz, Ils font les clowns sur la piste, Fredonnent des mélodies tristes, Les artistes, Ils sont sax, Ils sont guitaristes, En gants de soie ils sont bassistes, chanteurs ou percussionnistes. Si, si j'ai entendu ça. Si, si j'ai entendu ça. Lucille a aimé, "tu sais même quand j'ai fermé les yeux, je dormais pas vraiment j'écoutais la musique en me reposant".

Bon, je sais c'est pas Michel, mais il y a quand même un rapport, en revanche si je vous parle du concert de jeudi soir avec Geoffrey Oryema, je vais me faire siffler, mais je suis un "live-concert-victim", mais un peu partout en France, il y a des artistes qui se produisent, si on devenait le pays qui consomme le plus de concerts et autres on serait peut être plus le premier pays de consommation des anti-dépresseurs, non ? Alors si on vous dit qu'Etienne passe à côté de chez vous, sortez de votre canapé, aller l'écouter et comme ça vous pourrez même faire dédicacer votre album, attendez une quinzaine de jours, car ce soir, il s'envole avec son équipe pour Yaoundé.

 

free music


28/05/2007
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