Alain Bashung, nuits secrètes, Aulnoyes Aymeries 08/08/08
Avertissement, le montage de photos est lourd, très lourd, donc un peu long à charger, et pour répondre par avance à un internaute qui m'a gentiment fait remarquer par MP que "ça sert pas à grand chose quand il y a trop de photos parce que personne les regarde", si, moi, je les regarde, ça me fait des écrans de veille, ça me permet de retrouver les émotions des concerts, et puis ça sert aussi à me faire plaisir... ;o) non, les photos sur les mains c'est pas des erreurs, c'est mon choix et encore, je me limite...
Comme un légo avec des images...
Bashung chez les chtis
Samedi 08/08/08, parait que c'est un bon jour pour ouvrir les JO, délaissant les images télévisées, depuis le matin
-non, j'y vais quand même, ça devrait tenir.
-faire 500 bornes pour un concert qui risque d'être annulé pour cause de pluie !
-ça fera des souvenirs comme le concert Jonasz à Palaiseau, et comme ça je contribuerai au réchauffement climatique, parce qu'au nord de
-Tékon !
Et oui, c'est décidé, j'ai beau pas m'appeler Joséphine, je vais oser, éviter les péages pour aller, et marcher sur l'eau si nécessaire pendant le concert.
J'suis parti à 15 heures trente
J'étais fatigué j'avais mal
Tu es fatigué c'est tout
Dit-elle
Allez continue comme ça
Continue comme ça
Un CD compil jazz, un autre rock mélodique et j'arrive, Aulnoye Aymeries est un dans le Nord, chez les chtis, dans la vallée de
La ville est en partie bloquée pour laisser libre court aux concerts qui se déroulent dans plusieurs lieux, il est dans les 18 heures quand j'arrive, les indigènes prennent leur goûter, bière et frites, pas vu de nutella. Je fonce vers « la grande scène ». Elle est grande, la place en revanche me paraît petite rapportée à l'esplanade de l'armada, pas de retransmission vidéo nécessaire. (J'aurai du bosser là dedans, j'aurai eu des concerts en stocks). Direction premier rang, génial, au pied de la rambarde il y a un caillebotis métallique, il peut pleuvoir, d'ici à ce que mes chaussure de rando soient trempées…
19heures et quelques un groupe de rock débutant, donc sono à donf, batterie agressive, pas de nuances, merci les bouchons d'oreilles. Après un autre groupe que je crois ne pas connaître, Peter von Poehl, comme je le lis peul ou poêle ça ne me dit rien. Chanteur à voix expressive, rock et ballades, c'est mieux que bien, j'enlève les bouchons, il se présentera à la fin « Piteur von poule », ah bah, oui, le nom je connais et même qu'il y a des morceaux déjà entendus. Peter a lu le journal dans l'avion et parle des sinistrés de la tornade d'Haumont à 2 pas, il a compris que les sinistrés allaient recevoir une aide de 150€ pour reconstruire leur maison, le public le rassure…
Changement de plateau, l'équipe Bashung arrive, mise en place rapide du matos, vérification des instruments micros et éclairages, parce que même en plein air pour un spectacle gratuit, on peaufine tout.
La foule s'impatiente, un peu de retard, pourvu que le concert ne soit pas écourté, il y en a d'autres après. Le régisseur fait le tour du plateau, pas de fils qui traînent. Les musiciens prennent place, Bashung arrive seul, démarche plus souple qu'à l'Armada, casquette modèle francos la rochelle (j'aime mieux le chapeau ,o) ) rapide bonjour, un mot à propos de ceux qui pas loin d'ici ont tout perdu, un soupir, une présentation rapide pour public spectacle gratuit, « je vais vous chanter des chansons que vous connaissez mais aussi des nouvelles », et c'est parti.
Quelqu'un a inventé ce jeu
Terrible, cruel, captivant
Les maisons, les lacs, les continents
Comme un lego avec du vent
Brique après brique, des rouges des bleues, des mauves, des vertes, Bashung construit un univers devant le public qui suit, même les bavards de concerts se taisent et se laissent emmener sur la voie par la voix et les gestes de cet alchimiste.
A mesure que s'avance le tour de chant, d'incandescent qu'il était, le souffle du public fait rougeoyer et flamber le charbon noir et pâle qui était entré en scène, un merci fréquent entre les chansons, les yeux brillants derrière les lunettes fumées, tantôt clos pour mieux se concentrer, tantôt parcourant cette foule venue comme pour une communion, même ceux qui sont venus « pour voir parce que c'est gratuit » sont embarqués
Voyez-vous tous ces humains
Danser ensemble à se donner la main
S'embrasser dans le noir à cheveux blonds
A ne pas voir demain comme ils seront ?
Les chansons s'enchaînent, et nous enchaînent, on passe de l'énergie à la retenue
On dirait que l'on soufflerait sur les braises
On dirait que les pirates nous assiègent
Et que notre amour, c'est le trésor
On dirait qu'on serait toujours d'accord
Les musiciens soutiennent l'édifice, et comme l'architecte est en forme, ils s'offrent et nous offrent des petits moments Yann Péchin se déchaîne, il explose on dirait un mélange de Roger Daltrey et de kirk Hammett. Le violoncelliste se laisse aussi entraîner, il règne une ambiance de fête sur le plateau, techniciens et musiciens échangent des signes de connivence.
Ma petite entreprise
Ma locomotive
Avance au mépris des sémaphores
Me tire du néant
Une jeune fille pas loin de moi, connait toutes les paroles du dernier album mais sèche sur les anciennes, arrive Happe,
je regarde du coin de l'œil, elle est très émue, pourtant Bashung étant plus en forme, il n'a plus le côté statue du commandeur qui m'avait fichu par terre à Rouen, mais l'émotion est forte. (admirez un silence de 10 000 personnes dans un concert gratuit en plein air)
Bashung annonce Chloé Mons, sa compagne et régionale de l'étape à partager la scène avec lui, la voix serre un peu au début puis se chauffe et se lâche pour un calamity jane de bonne facture, Bashung écoute bras croisés en murmurant les paroles, puis il prend sa partie, ils termineront main dans la main, rayonnants.
Ich bin nicht allein
Sur la montagne
Elle m'accompagne
Intrépide malgré la fièvre
Un baiser avant de regagner les coulisses, le show continue, le public répond très bien aux standards et certains chantent ou murmurent les textes avec lui et pas que des vieux, Bashung devient transgénérationnel, visiblement il est heureux de voir cet élan, l'artiste …
Je tuerai la pianiste
Afin que l'on sache
Que la vie d'artiste
N'est pas rose, n'est pas sans tache
Comme un navire qui tangue
Qui rend ses attaches
Aujourd'hui le navire ne tangue pas le capitaine et les matelots veillent au grain. Plus à l'aise qu'à Rouen, Bashung est plus mobile, ses mains voletant et planant autour de lui, il donne vie à ses chansons en malaxant les volutes bleues et mauves, retrouvant les tics manuels du fumeur, il garde son harmonica comme un paquet de clopes ou un briquet et tisse une improbable dentelle de Valenciennes avec le fil du micro.
Un accord de mi qui nous trimballe depuis presque 40 ans, la foule est prise de vertige.
Un signe qui ne trompe pas, pour un concert gratuit et en plein air : la qualité d'écoute et de silence du public, même les habituels beuglards ou réclameurs de titres se taisent ou limitent leurs interventions aux transitions courtes et encore, emportés qu'ils sont par le flot, ils en oublient leurs petits ego… le mélange de fans et de gens qui découvre se fait
Dans ma cornue
J'y ai versé
Six gouttes de ciguë
Un peu d'espoir
Ca d'épaisseur
Et j'ai touillé
…..
Dans les faubourgs
Je décante
Le soir à la lune montante
Au matin, je reprends connaissance
Ebullition
Réaction
Désormais je me dore
À tes rires
Je me dore à tes airs
À tous les luminaires
À l'endroit à l'envers
À la chaleur humaine
Et il a chaud l'artiste, se désaltérant à petite gorgée d'une boisson chaude, passant du chant à l'harmonica, reprenant la guitare et s'en débarrassant sans grimace et quasi sans aide, fantaisie militaire arrive, mince, ça sent la fin, j'avais l'impression qu'on venait de commencer.
Rappel, Madame rêve, somptueuse, la foule est suspendue à l'archet du violoncelle de Jean François Assy, aux accords de Yann Péchin et aux pizzicato de Bobby Jocky, Bashung sort de la fumée, démarche souple, sourire aux lèvres, œil brillant, salue, envoie un baiser à la foule, Monsieur ne rêvait pas d'un tel accueil. à travers le viseur, je filme tout, sans chanter ou murmurer, (pas facile)
je regarde ses mains, ses gestes, et me reviennent des souvenirs de concerts de Barbara et de sa main blanche qui papillonait, de Jonasz et de ses mouvements échappés du taï shi, de Nougaro qui boxait ou des documentaires sur Piaf avec ses maisn plaquées sur sa robe ou ouverte comme crucifiée au micro, une silhouette noire, des mains blanches et la magie opère, j'oublie que le concert se termine, Malaxe Bashung quitte la scène comme un chat après un long salut et remerciement, les musiciens quittent la scène. Le public en redemande, et sur scène la technique s'agite, et si c'était vrai, oui, il revient seul, guitare en bandoulière,
Il m'aura fallu faucher les blés
Apprendre à manier la fourche
Pour retrouver le vrai
Faire table rase du passé
La discorde qu'on a semée
A la surface des regrets
N'a pas pris
Le souffle coupé
La gorge irritée
Je m'époumonais
Sans broncher
…..
Les pluies acides
Décharnent les sapins
J'y peux rien, j'y peux rien,
Coule la résine
S'agglutine le venin
J' crains plus la mandragore
J' crains plus mon destin
J' crains plus rien
Angora, quel texte !
j'ai encore la chair de poule
Et cette fois plus de 40 ans de retour en arrière avec Night in white satin, je me souviens même du 45 tours qu'on passait dans les boums,
Beauty I'd always missed
With these eyes before,
Just what the truth is
I can't say anymore.
'Cause I love you,
Yes, I love you,
Oh, how, I love you.
Oh, how, I love you.
'Cause I love you,
Yes, I love you,
Oh, how, I love you.
Oh, how, I love you.
Encore des mercis, le regard embrasse la foule, départ en faisant des petits signes de main, comme quand on quitte la famille après un dimanche passé ensemble, genre à la prochaine.
Une portion de frites et une bière plus tard, je regagne la voiture, il y a encore des plateaux après, mais je veux rester sur ce plat. Contact, musique, le chargeur prend le disque suivant, Nougaro, bah tiens, la chanson à laquelle je pensais tout à l'heure n'est pas dessus mais je peux me la humhumer
Comme une Piaf au masculin
J'voudrais pouvoir chanter le bottin
Et vous r'muer les intestins
Comme une Piaf au masculin
Avec dans ma voix un seul mot
Comme un bec fleuri de rameaux
J'voudrais vous guérir de vos maux
Qu'enfin
Vous vous sentiez bons et beaux
Et bien
Ce s'rait là le vrai but atteint
Et mon seul butin
Sur ce plateau presque olympien
Avec mes pieds de sarrasin
J'voudrais fouler comme un raisin
Vos cœurs
Qu'en ruisselle un joli vin
Divin
A faire chanter vos lendemains
Jusqu'au matin au moins
Alors j'pourrais tirer l'rideau
Sans honte vous tourner le dos
J'vous aurais tous eus dans la peau
Sans chagrin
J'irais prendre le repos
Des saints
J'irais rejoindre ton satin
N'est-ce pas Piaf enfin
L'avantage des concerts à distance, c'est qu'en remontant en bagnole, je peux me remettre dans ma bulle de concerts, allons y pour confessions publiques, juste le temps de revenir sur Bleu pétrole et je suis rentré.
Comme un lego
Je t'ai manqué
Hier à Sousse
Volontaire
Mes prisons
Samuel Hall
Venus
La nuit je mens
Sur un trapèze
Je tuerai la pianiste
Légère éclaircie
A perte de vue
Happe
Résidents de la République
Osez Joséphine
Fantaisie militaire
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Madame rêve
Calamity Jane (avec Chloé Mons)
Vertige de l'Amour
Malaxe
---
Angora
Nights in white satin
et par ici les réactions media
je ne suis pas propriétaire de Bashung et les images que je prends, je veux bien vous les faire partager pour une utilisation non commerciale, juste citer l'origine c'est plus sympa, et en demandant gentiment ceux qui partagent ailleurs peuvent aussi les avoir en meilleur format.
2 sites amateurs superbes sur l'artiste BASHUNG
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